Pfizer contre Novo Nordisk : la bataille des géants pour dominer le marché de la minceur

Les deux mastodontes du secteur pharmaceutique déploient tous leurs moyens afin de s’approprier Metsera, une start-up innovante spécialisée dans les solutions médicales pour lutter contre l’excès de poids.

Qui parviendra à s’emparer de Metsera ? À l’approche de la date fatidique du 8 novembre, l’effervescence domine au sein des instances dirigeantes engagées dans ce duel financier pour l’acquisition de cette biotech de pointe.

Fondée en 2022 seulement, cette startup new-yorkaise spécialisée dans les traitements amaigrissants, se distingue par son pipeline de traitements oraux et injectables ciblant différents mécanismes d’action.

Son médicament GLP-1 injectable en phase d’essai clinique 2b qui pourrait être administré une seule fois par mois, offrant ainsi une fréquence d’administration réduite par rapport aux injections hebdomadaires existantes, se positionne comme le joyau de la couronne.

Cette montée en puissance a entraîné un flot d’offres ces derniers mois. Fin septembre, Pfizer, géant américain devenu mondialement connu grâce à son vaccin contre la Covid-19, a annoncé la signature d’un accord final d’une valeur de 7,3 milliards de dollars.

Riposte et affrontement juridique

Mais c’est sans compter avec Novo Nordisk, firme danoise déjà célèbre pour ses traitements vedettes Wegovy et Ozempic, qui préparait une offensive surprenante : une offre hostile de 10 milliards de dollars, assortie d’un mécanisme de prise de contrôle en deux temps, afin de contourner les obstacles anti-trust.

Cette proposition, saluée comme la « meilleure » par Metsera, a aussitôt déclenché la colère de Pfizer et de son patron Albert Bourla, qui s’est retrouvé sans réponse de la part de la start-up dès l’entrée en lice de son redoutable rival.

Pour défendre sa position, Pfizer a tout de suite engagé une procédure judiciaire contre Metsera, son administration, et Novo Nordisk dès le 31 octobre. Le laboratoire n’a pas hésité à solliciter l’intervention de la Maison Blanche, accusant son concurrent scandinave de prédation d’actifs américains.

Il estime également que la Commission fédérale du commerce (FTC) avait donné son feu vert à son opération, contrairement à l’offre de Novo jugée risquée sur le plan de la réglementation.

Enjeux de rupture et perspectives stratégiques

« Il est rare de voir une guerre d’enchères éclater après qu’une acquisition a déjà été annoncée, mais cela témoigne du niveau de demande pour des actifs de haute qualité dans ce domaine« , analyse Ailsa Craig, gestionnaire de portefeuille chez International Biotechnology Trust, actionnaire de Metsera, pour le Financial Times.

L’enjeu de cette lutte porte sur la prochaine génération de médicaments, susceptibles de révolutionner la prise en charge de l’obésité. L’intérêt quasi obsessionnel des investisseurs s’explique par la pression qui pèse sur les portefeuilles de Big Pharma, où la course contre la copie générique impose un renouvellement constant de l’offre.

Pour Pfizer, il s’agit de trouver un relais de croissance après la pandémie, tandis que Novo mise sur des acquisitions stratégiques pour assurer son futur, comme l’atteste son récent rachat de la biotech Akero spécialisée dans la maladie du foie gras.

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