Lamborghini freine des quatre fers

Le constructeur automobile italien de luxe voit ses demandes de livraisons ralentir face à l’incertitude des tarifs douaniers impulsés par Donald Trump.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il arrive que même les plus grandes fortunes regardent la dépense. C’est à cette situation que Lamborghini est actuellement confrontée vis-à-vis de ses clients, selon son PDG Stephan Winkelmann.

Il a ainsi révélé dans une interview accordée le 26 août dernier à CNBC que ses acheteurs réfléchissent par deux fois avant de passer commande. « Certains attendent parce qu’ils veulent être sûrs que c’est le chiffre définitif qui sera mis en place« , a-t-il déclaré en référence à l’incertitude autour des tarifs douaniers.

En effet, les 15% récemment annoncés par la Maison Blanche vis-à-vis des exportations européennes ne sont pas encore entrés en vigueur. De fait, les constructeurs installés sur le Vieux Continent continuent de payer un taux prohibitif de 27,5%.

Pour Lamborghini dont le prix de base avoisine les 400 000 dollars, cette taxation représente un surcoût considérable que même les plus fortunés semblent réticents à absorber en ce moment. « D’autres s’en accommodent, ou nous négocierons« , ajoute le PDG.

Pour une ère de libre-échange

« Ce sont des millionnaires ou des milliardaires pour une raison, donc ils savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font« , souligne Winkelmann concernant l’attentisme de sa clientèle par rapport aux fluctuations des prix.

Pour l’instant cependant, Lamborghini bénéficie d’un coussin protecteur grâce à son important carnet de commandes. Les véhicules livrés aujourd’hui correspondent à des commandes passées il y a un ou deux ans. Cette situation crée un décalage temporel qui isole temporairement l’entreprise des fluctuations immédiates de la demande.

Dans ce contexte, la marque a annoncé cet été des augmentations de prix de 7% pour les modèles Temerario et Urus, et de 10% pour la Revuelto. Toutefois, la société italienne ne cache pas sa préférence pour un libre-échange total, estimant que l’absence de barrières tarifaires serait la solution optimale pour l’ensemble de l’industrie automobile de luxe.

« Pour nous, le libre-échange est la bonne approche. Nous savons tous que c’est ce que nous voulons« , affirme le PDG.

L’impossible relocalisation

Alors que Donald Trump fait pression pour la relocalisation des activités industrielles aux États-Unis, le constructeur tient à rester à Sant’Agata Bolognese. D’après Stephan Winkelmann, la promesse « Made in Italy » constitue le cœur même de l’identité de la marque.

Il s’agit d’un point d’attrait pour une clientèle en évolution démographique. L’âge moyen des acheteurs de Lamborghini est désormais inférieur à 45 ans, et descend même sous la barre des 30 ans en Asie. Une situation favorisée par la croissance de la richesse mondiale.

Malgré cela, Lamborghini maintient délibérément une production limitée en gérant soigneusement l’offre dans chaque pays pour préserver son caractère exclusif et spécial. « Nous veillerons toujours à ne pas saturer un marché, et à avoir toujours une vision globale de l’endroit où nous vendons les voitures« , précise Winkelmann.

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