Warner Bros. Discovery mécontent de la rémunération de Zaslav, son PDG
Les actionnaires ont massivement désapprouvé le package salarial perçu en 2024 par le dirigeant David Zaslav, lors d’un vote certes symbolique, mais non moins embarrassant.
C’est non ! Les actionnaires de Warner Bros. Discovery ont rejeté, mardi 3 juin, la rémunération accordée à l’équipe dirigeante pour 2024, dont 51,9 millions de dollars pour le seul PDG David Zaslav.
Cette fronde actionnariale s’est exprimée dans le cadre d’un vote « say on pay » (droit de parole sur la rémunération, en français), purement consultatif et non contraignant. Mais elle constitue néanmoins un désaveu symbolique adressé à la direction.
D’autant que plus de 59% des votants ont participé à ce rejet. Cette opposition révèle le mécontentement qui couve entre les actionnaires et Zaslav, PDG depuis 2022 seulement après la fusion entre WarnerMedia et Discovery. L’objectif était alors de créer un concurrent crédible aux géants de la vidéo à la demande.
Car Netflix, Amazon Prime Video ou Apple TV ont transformé le marché du divertissement, reléguant de nombreuses entreprises du câble traditionnel au rang de reliques du passé.
Des ambitions contrariées
Reste que cette ambition stratégique n’a pas été viable jusqu’à présent. En témoignent les 59% de pertes enregistrées par le titre du groupe en Bourse depuis lors, selon le Wall Street Journal (WSJ).
Car Warner a eu du mal à faire face à la croissance du streaming, tandis que les consommateurs s’éloignent de plus en plus de la télévision traditionnelle par câble et par satellite. De quoi éroder l’audience et les revenus des réseaux câblés de l’entreprise, notamment Food Network, Discovery et CNN.
Pire, l’agence de notation S&P Global Ratings a dégradé, le 20 mai dernier, la dette de la société, abaissant sa note de crédit à BB+, ce qui est considéré comme une « junk bond » ou obligation spéculative.
Parmi les motifs avancés figurent les inquiétudes concernant les plans de scission de l’entreprise ou encore la crainte de voir le nombre de ses annonceurs chuter considérablement à cause de la perte des droits de diffusion de la NBA après la saison 2024/2025 au profit de NBCUniversal, propriété de Comcast et Amazon.
Une restructuration envisagée
Cette situation, qui a mis un terme à plus de 40 ans de partenariat entre les deux parties, a été un coup dur pour Warner Bros. Discovery, laquelle a d’ailleurs intenté une action en justice contre la Ligue, soutenant qu’elle avait le droit contractuel de s’aligner sur l’offre d’Amazon.
Selon les analystes du groupe financier Macquarie Equity Research cités par le site d’information Zone Bourse, les droits de la NBA revêtaient une importance capitale « pour le succès futur du service de streaming Max ». Car bien que cette division soit rentable, elle ne parvient toujours pas à rivaliser avec les géants du secteur mentionnés précédemment.
Depuis, Warner a annoncé en décembre 2024 une restructuration en deux divisions opérationnelles distinctes : l’une centrée sur le streaming et les studios de production, l’autre sur les réseaux câblés, dans le cadre d’une nouvelle stratégie.