Pétrole : les cours ont fluctué lundi malgré l’accord « historique » à l’Opep+

 

Les cours du pétrole ont fluctué lundi en dépit de l’accord de réduction historique de la production conclu ce week-end entre l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres producteurs majeurs. Ils se heurtent en fait au plafond des inquiétudes toujours présentes.

« Nous nous attendons à un cours plancher »

Le baril de Brent est repassé dans le rouge lundi malgré l’accord de réduction historique de la production conclu ce week-end entre l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres producteurs majeurs. Les marchés redoutent que cet arrangement difficilement trouvé ne suffise pas à réduire la surproduction tandis que la pandémie de coronavirus continue de laminer la demande. Vers 11h10 GMT, le baril de Brent gagnait 14 cents, soit 0,4%, à 31,62 dollars. Mais le brut de référence est passé un temps dans le rouge. Il a cédé 60 cents, soit 1,9%, à 30,88 dollars, après être monté en début de séance en Asie jusqu’à 33,99 dollars.

« Après une réaction initiale positive sur les cours pétroliers, nous nous attendons à ce que la décision de l’Opep+ se traduise au mieux par un cours plancher », analyse Harry Tchilinguirian de BNP Paribas dans une note. « Mais nous n’anticipons pas une reprise durable des cours du pétrole tant que la demande latente ne sera pas pleinement exprimée au troisième trimestre », ajoute-t-il.

Réduire la production de 9,7 millions de barils par jour

Pourtant, l’accord conclu dimanche a pour effet d’enclencher une réduction de l’offre de pétrole quatre fois supérieure au précédent record en la matière, qui remonte à 2008, pendant la crise financière. Les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la Russie et d’autres producteurs de premier plan ont pris l’engagement de réduire leur production de 9,7 millions de barils par jour à compter du 1er mai et pour deux mois, soit près de 10% de la demande mondiale. L’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont même souhaité en faire davantage. Dans ce cas, l’offre de pétrole globale au sein de l’Opep+ pourrait baisser de 12,5 millions de bpj, a indiqué le ministre saoudien de l’Energie.

Un accord pour sauver les économies dépendant du pétrole

« Ce que cet accord permet, c’est d’éviter que le secteur pétrolier mondial et que les économies nationales et autres secteurs industriels qui en dépendent ne plongent dans une crise très profonde », commente Daniel Yergen, vice-président chez IHS Markit. Et d’estimer que « Ça limite aussi la constitution de stocks, ce qui allégera la pression sur les cours lorsqu’on sera de retour à la normale. Donald Trump, lui, a écrit sur Twitter que « Cet accord va permettre de sauver des centaines de milliers d’emplois dans le secteur de l’énergie aux Etats-Unis ».

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