L’épilogue de la succession Murdoch
Après des années de bataille juridique acharnée, la famille Murdoch a officiellement mis fin à son conflit successoral, établissant définitivement Lachlan Murdoch comme l’héritier de l’empire paternel.
L’accord s’est avéré difficile à conclure, comme l’indique le New York Times (NYT) qui s’appuie sur des documents judiciaires scellés et des transcriptions, mais il a finalement été signé. Le 8 septembre dernier, la famille Murdoch a annoncé la fin de l’une des plus célèbres sagas mondiales : la bataille pour l’héritage du patriarche Rupert.
Le règlement permet à Lachlan Murdoch, de consolider définitivement son contrôle sur l’empire familial, qui comprend Fox Corporation et News Corp., grâce à la création d’un nouveau trust familial incluant ses sœurs cadettes Grace et Chloe.
De quoi lui garantir la majorité des droits de vote et donc le pouvoir décisionnel sur l’ensemble des actifs médiatiques, dont Fox News, le New York Post et le Wall Street Journal notamment.
En contrepartie, ses frères et sœurs aînés – Prudence, Elizabeth et James – reçoivent chacun une compensation substantielle de 1,1 milliard de dollars financée par la vente partielle d’actions de Fox et News Corp., en échange de toutes leurs parts dans l’empire, soit environ 80% de leur valeur boursière à la clôture de vendredi selon le NYT.
Un héritage politique préservé pour les décennies à venir
Au-delà des montants astronomiques en jeu, le deal revêt une dimension politique considérable, et peut-être même plus importante pour Rupert Murdoch. En effet en s’assurant que Lachlan conservera le contrôle jusqu’en 2050 au minimum, le trublion de 94 ans garantit la pérennité de ce qu’il appelle « le protecteur de la voix conservatrice dans le monde anglophone ».
Fox News pourra ainsi continuer à façonner l’opinion publique américaine selon la vision de la droite républicaine, surtout à l’ère d’une nouvelle présidence Trump plus que jamais ancrée dans le conservatisme.
Parallèlement, le Wall Street Journal va maintenir son influence sur les milieux financiers internationaux. Au grand dam de Prue, Liz et James qui n’ont jamais fait mystère de leur désapprobation quant à l’orientation politique de l’empire médiatique.
La fin d’une ère et le début d’une autre
Ils pourront cependant se consoler en empochant des sommes qui dépassent largement ce que Lachlan avait proposé par le passé, notamment ses offres précédentes à 50 ou 60% de la valeur marchande.
Cette conclusion rappelle irrésistiblement la série télévisée à succès « Succession », qui s’inspirait déjà largement des dynamiques familiales des grands empires médiatiques, dont celles de Murdoch particulièrement.
Le règlement de cette guerre de succession marque la fin d’une ère et le début d’une nouvelle pour l’empire Murdoch. Reste à voir comment Lachlan Murdoch exercera ce pouvoir considérable dans un paysage médiatique en constante évolution, marqué par la transformation numérique et les défis réglementaires croissants.