France : bataille autour du coût de l’organisation des JO 2024

Un an après la tenue de l’événement olympique, il reste impossible d’en évaluer le coût exact en raison des approches divergentes adoptées pour cet exercice.

À combien s’élève l’enveloppe réelle consacrée par l’État aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 ? Cette question qui préoccupe d’autant plus l’opinion dans le contexte actuel de déficit public, n’est pourtant pas près de trouver une réponse tranchée et définitive.

La confusion règne en effet plus que jamais, alors que deux rapports distincts ont récemment été publiés avec des montants différents. Selon le député Renaissance Benjamin Dirx, l’événement olympique aurait ainsi engendré 3,67 milliards d’euros de dépenses publiques.

Ce montant présenté le 2 juillet dernier d’après un document consulté par Le Monde, contraste singulièrement avec l’estimation de près de 6 milliards d’euros (2,77 milliards en dépenses d’organisation et 3,22 milliards en investissements nécessaires aux Jeux) établie par la Cour des comptes le 23 juin dernier dans une note d’étape, en attendant un travail plus exhaustif attendu pour l’automne.

Cette différence substantielle de 2,3 milliards d’euros illustre deux approches méthodologiques distinctes utilisées dans le cadre de l’évaluation.

Approche restrictive vs approche large

Les magistrats financiers de la rue Cambon ont en effet adopté une vision extensive, intégrant l’ensemble des financements publics : ceux de l’État, des collectivités territoriales, les contributions publiques au budget du Comité d’organisation des JO ainsi que celles des opérateurs publics comme la RATP ou la SNCF.

Cette approche crée « un biais de perception sur la réalité de l’événement », dénoncent les organisateurs. « Les différents choix méthodologiques opérés, qui consistent à maximiser systématiquement les montants retenus et à les imputer intégralement aux Jeux, aboutissent à un total démesuré, qui est en décalage complet avec le niveau des dépenses publiques qui a été réellement nécessaire à l’organisation des Jeux », estiment-ils auprès du Parisien.

À l’inverse, Benjamin Dirx s’est limité aux seules dépenses supportées directement par l’État. Un choix à la fois méthodologique et pratique, justifié par l’absence de données suffisantes concernant les collectivités territoriales et par la volonté du rapporteur de ne comptabiliser que les « surcoûts effectivement induits par l’accueil des Jeux en France ».

Défaut d’anticipation sécuritaire et préoccupations pour l’avenir

Les deux rapports convergent cependant sur le manque d’anticipation dans la programmation financière des moyens alloués à la sécurité des Jeux. Cette défaillance de planification a directement impacté le budget final, la sécurité représentant 1,69 milliard d’euros, soit près de la moitié des dépenses totales de l’État selon le rapport Dirx.

Les deux documents s’accordent par ailleurs sur l’importance de capitaliser sur l’expérience parisienne en vue des Jeux d’hiver de 2030 dans les Alpes françaises. Le député RN formule 24 recommandations, dont la première exige « une meilleure traçabilité, à la fois fine et exhaustive, des dépenses liées aux Jeux d’hiver de 2030 ».

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