Naomi Campbell évincée de la gestion caritative au Royaume-Uni

L’icône de la mode est accusée d’avoir distrait des fonds destinés à l’origine à sa fondation « Fashion for Relief ».

Naomi Campbell interdite d’administrer des œuvres caritatives au Royaume-Uni et au Pays de Galles pour les cinq prochaines années. C’est la sentence prononcée, la semaine écoulée, par la « Charity Commission », l’organisme de régulation et de supervision des associations caritatives dans les deux pays.

À l’origine de cette décision, une enquête menée pendant trois ans sur la fondation « Fashion for Relief », créée en 2005 par le top model britannique dans le de mobiliser l’industrie de la mode pour lever des fonds et soutenir des projets humanitaires dans le monde.

Un projet somme toute noble, mais qui semble avoir quelque peu dérivé de ses ambitions initiales. Pour cause, l’organisation qui brillait sous les projecteurs, attirant célébrités et donateurs fortunés, se serait caractérisée par de graves manquements et des gaspillages dans la gestion des fonds caritatifs.

Un train de vie luxueux aux frais de la charité

Le rapport de l’organisme de régulation est à cet effet particulièrement accablant. Il révèle que seulement 8,5% des 4,6 millions de livres sterling de dépenses totales de l’organisation sur six ans ont effectivement été consacrées à des dons caritatifs.

Parmi les dépenses les plus controversées : des milliers de livres utilisés pour régler l’hébergement de Naomi Campbell dans un palace de Cannes en France, ainsi que des soins de beauté au spa et même des repas au restaurant. Une utilisation injustifiée des fonds qui soulève de sérieuses questions éthiques et légales.

« Les administrateurs ont légalement l’obligation de prendre des décisions qui servent au mieux les intérêts de leur association caritative et de se conformer à leurs devoirs et responsabilités légaux. Notre enquête a révélé que les administrateurs de cette association caritative ont manqué à leurs obligations, ce qui a entraîné les mesures que nous avons prises« , a déclaré Tim Hopkins, directeur adjoint des enquêtes spécialisées et des normes de la Commission, cité par Associated Press (AP).

Usurpation de la marque de l’UNICEF

L’enquête a également mis en cause le rôle trouble joué par deux autres administratrices. L’une d’elles, Bianka Hellmich, se serait octroyée environ 290 000 livres de « frais de consultation » sans justification valable. De quoi écoper d’une interdiction de 9 ans de gérer une association caritative.

L’autre nommée Veronica Chou a été bannie pour quatre ans. Par ailleurs, Fashion for Relief se serait permise d’utiliser à tort le nom et la marque de l’UNICEF pour promouvoir un événement caritatif en 2019, sans en avoir l’autorisation.

Interrogée après la publication du rapport, Naomi Campbell s’est défendue en affirmant qu’elle n’était pas directement responsable de la comptabilité. « J’ai confié le contrôle à des employés », a-t-elle indiqué dans les colonnes d’AP.

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