Infections nosocomiales : un rebond des cas due au Covid
Les infections nosocomiales ont affiché un rebond en 2022, en grande partie à cause de l’effet Covid. Le nombre de cas a augmenté de 14% par rapport à 2017. Un constat qui incite à poursuivre les actions de prévention et à accélérer la recherche scientifique pour produire un vaccin efficace.
D’après des chiffres publiés par Santé publique France (SpF), le vendredi 2 juin 2023, les infections nosocomiales ont repris vigueur entre 2017 et 2022 après des baisses successives et une stagnation sur les années précédentes. En effet, le nombre de cas a augmenté de 14,7% dans cette période.
Responsables de plus de 4.000 morts par an
Ces infections nosocomiales, contractées au cours d’un séjour dans un établissement hospitalier, font chaque année plus de 4.000 morts en France. Elles sont essentiellement causées par les entérobactéries telles que E. coli et K. pneumoniae qui possèdent les souches les plus résistantes aux antibiotiques. Cette antibiorésistance a fait plus de 1,27 millions de décès en 2019. C’est à juste titre que l’OMS la classe comme l’une des dix principales menaces mondiales pour la santé publique.
Un patient sur six sous traitement antibiotique
Dans l’édition 2022 de son enquête quinquennale, Santé publique France note que l’épidémie de Covid a pesé, directement ou indirectement, dans la hausse des infections nosocomiales entre 2017 et 2022. En effet, les infections Covid nosocomiales représentent la moitié de l’augmentation. Si on les exclut, la hausse ne s’établit qu’à 7,5%. Mais elle reste significative par rapport aux chiffres d’il y a cinq ans. SpF relève aussi qu’environ un patient hospitalisé sur six recevait un traitement antibiotique, en hausse de 7,5% par rapport à 2017.
De l’urgence d’enrayer l’antibiorésistance
Selon Anne Berger-Carbonne, responsable de l’unité Infections associées aux soins et résistance aux antibiotiques au sein de SpF, « ce n’est pas très bon signe ». Cela démontre une montée réelle de l’antibiorésistance, qualifiée d’épidémie silencieuse par les autorités sanitaires. Pour la spécialiste, ces résultats devraient inciter « à poursuivre les actions de prévention » des infections nosocomiales et à renforcer les actions pour le bon usage des antibiotiques. Mais cela ne pourrait pas suffire. Il faut développer un vaccin efficace contre l’antibiorésistance chez les infections nosocomiales.
Un antibiotique en développement chez Nosopharm
En France, la recherche scientifique sur ce sujet est portée par Nosopharm. La startup nîmoise crée en 2009 conçoit un antibiotique first-in class contre ces infections nosocomiales. Baptisé Noso-502, ce médicament est le premier candidat clinique dans la nouvelle classe d’antibiotiques odilorhabdins. Il a été découvert à partir de deux bactéries inexploités, mais à fort potentiel thérapeutique : Photorhabdus et Xenorhabdus. D’après les résultats positifs d’une étude de toxicologie BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire) publiée en juin 2022, Noso-502 est 100% efficace, même contre les souches les plus problématiques.
Nosopharm intègre la French Tech Health20
Grâce à ces conclusions, Nosopharm peut poursuivre le développement de son traitement jusqu’à la phase décisive des essais cliniques chez l’Homme. Pour entamer cette étape cruciale, le groupe a remanié son conseil de surveillance en juillet dernier avec pour mission de signer des partenariats privés et publics et de préparer le prochain tour de table. C’est dans ce contexte que l’entreprise de biotechnologie a été sélectionnée en mars dernier pour intégrer la French Tech Health20.
Plusieurs bénéfices à venir pour le groupe
Ce programme vise à accompagner les startups françaises à fort potentiel technologique dans le domaine de la santé. Il permettra à Nosopharm de gagner en visibilité en Hexagone et à l’étranger à travers des actions de diplomatie et des participations à des évènements de la tech mondiale. Il donnera également au groupe l’accès à des réseaux de financements pour poursuivre ses recherches coûteuses. Si la startup tricolore réussit à commercialiser son vaccin, elle pourrait mettre fin à un problème majeur de santé publique.