L’année difficile de Tesla
Le constructeur automobile américain vit des moments critiques symbolisés par une chute de 65% de sa valeur sur les douze derniers mois.
Jusqu’où s’arrêtera la dégringolade de Tesla ? La question mérite d’être posée à l’orée de cette nouvelle année. D’autant que la firme de véhicules électriques a terminé 2022 sur une note des plus décevantes, notamment sur le marché boursier.
Elle a en effet vu sa valeur fondre de 65% au cours des douze derniers mois, ne se chiffrant qu’à environ 389 milliards de dollars désormais, selon des données du New York Times (NYT). Cela représente 163 milliards de dollars de plus que la valeur de Toyota, son poursuivant direct. Mais les chiffres n’incitent pas à l’optimisme.
Combinaison de facteurs
Ils reflètent au contraire la situation d’une entreprise dont le statut de pionnière du segment électrique est désormais contesté par la concurrence. Le temps où Tesla faisait toute seule la pluie et le beau temps sur le marché des véhicules dits du futur est en effet révolu. Le groupe dont le succès a inspiré tant d’autres est aujourd’hui talonné par de nombreux autres, décidés à lui ravir sa place.
Ford, General Motors, Hyundai, Volkswagen, Audi investissent ainsi régulièrement le marché grâce à différents modèles, les uns plus avancés que les autres. Pendant ce temps, Tesla dont la dernière nouveauté remontée à 2020 avec le modèle Y, semble dormir sur ses lauriers.
Son directeur général Elon Musk apparaît lui, plus préoccupé par la gestion de Twitter dont il a acquis les droits de propriété fin octobre 2022, contre 44 milliards de dollars. Une opération par ailleurs en partie financée par la vente de ses actions au sein de Tesla. Au grand dam des investisseurs.
De nombreux questionnements
La trajectoire que prend désormais Tesla incite de nombreux observateurs à remettre en cause l’influence de Musk sur l’entreprise. Beaucoup se demandent ce qu’il en sera ces prochains mois de la santé du groupe à Wall street où la confiance envers le dirigeant éclectique s’effrite.
Nombre de questions émergent également au plan opérationnel. À l’instar de celle concernant le lancement sans cesse repoussé du Cybertruck, le véhicule utilitaire de la marque. Sera-t-il sur le marché en mars comme récemment indiqué ?
Plus important encore, le Conseil d’administration de Tesla dont on dit que les membres sont totalement inféodés à Elon Musk, osera-t-il contrecarrer l’influence manifestement nocive du grand patron sur le groupe ?