Netflix dans le dur
La firme américaine a vu pour la première fois en dix ans, son nombre d’abonnés chuter au cours du dernier trimestre. Cette nouvelle qui confirme une tendance de ralentissement de sa croissance appelle à un changement de cap.
Netflix commence l’année très mal. Alors qu’il s’attendait à un accroissement de 2,5 millions de ses abonnés payants entre janvier et mars, le géant du streaming en a plutôt perdu. Le chiffre de 200 000 est notamment évoqué dans les résultats trimestriels publiés mardi 19 avril. À travers ces données, la firme américaine enregistre une baisse de ses abonnements, pour la première fois depuis 2011. Un bouleversement pour ce pionnier du streaming habitué à des chiffres faramineux à son avantage.
Mais cette époque dont la crise du Covid a donné un fort aperçu semble, hélas, révolue. Puisque Netflix prévoit de nouvelles pertes d’abonnés, à hauteur de deux millions, durant le prochain trimestre. Malgré le lancement de plusieurs productions très attendues, dont « Stranger Things », la suite de la série « Ozark » ou encore le film « The Grey Man ».
Combinaison de facteurs
Et pour cause, la conjoncture économique mondiale difficile marquée par la hausse des prix risque de s’aggraver. Notamment à cause de la guerre russo-ukrainienne. Cette situation est d’ailleurs à l’origine du désengagement de Netflix de la Russie, à l’instar de plusieurs autres entreprises occidentales ou américaines. Cela a de fait pénalisé le groupe de Palo Alto qui met en cause son départ de Moscou comme un des facteurs de ses résultats actuels.
L’autre raison concerne la concurrence acharnée ces dernières années entre géants du streaming avec de nouveaux acteurs tels que Amazon, Disney+ ou encore HBO Max décidés à tout afin d’attirer le public. À preuve, 50 milliards ont été investis l’année écoulée pour les besoins de nouveaux contenus, selon Reuters. Un chiffre en augmentation de 50% par rapport à 2019, indique la même source.
Modèle économique en question
Last but not least, Netflix indexe le partage de mot de passe comme cause de sa présente déconvenue. La société estime notamment à 100 millions le nombre d’abonnés profitant de cela pour accéder à des contenus sur sa plateforme sans abonnement.
Elle prévoit donc d’y mettre très prochainement un terme, ainsi que l’ont déjà laissé entendre de récentes informations. Dans le cadre des réformes de son modèle économique, Netflix explore aussi la probabilité d’introduire de la publicité sur sa plateforme contre des abonnements low-cost après s’y être pourtant longtemps opposé.
Reste à voir si tous ces changements annoncés parviendront à lui faire arrêter l’hémorragie.