Remue-ménage au sein de Crédit Suisse
La banque helvétique tente de limiter les dégâts que lui a causés l’affaire Archegos, du nom de ce fonds spéculatif actuellement dans la tourmente. Plusieurs décisions d’envergure ont été prises ces derniers jours par les responsables du géant suisse de la finance.
Tel un effet boomerang, les déboires financiers d’Archegos rejaillissent sur ses créanciers, principalement des banques. Crédit Suisse qui en représente une des principales, est contrainte de parer au plus pressé pour contenir la saignée. Et comme souvent dans ce genre de situation, c’est la tête qui trinque. Le président sortant du groupe, Urs Rohner, se voit ainsi priver du tiers de sa rémunération, soit 1,5 million de francs suisses, selon le plan de sortie de crise dévoilé par les dirigeants lundi 5 avril dernier. La même décision indique que les dividendes des actionnaires seront réduits et les bonus des dirigeants suspendus. Par ailleurs, deux responsables, dont celle des risques et de la conformité et celui de la banque d’investissement du groupe ont été priés de céder leur poste.
Des pertes colossales
Par cette série de mesures, Crédit Suisse espère circonscrire le coût financier du scandale impliquant Archegos aux 4 milliards de francs suisses annoncés. Une ardoise certes énorme, mais qui reste tout de même en deçà de ce que la banque aurait pu perdre selon les marchés. Et pour cause, la déflagration provoquée par l’onde de choc de l’affaire Archegos chez les banques est d’une ampleur considérable. Ce fonds spéculatif américain a été contraint par ses propres créanciers de liquider la bagatelle de 20 milliards de dollars d’investissements détenus dans des entreprises où il avait pris des participations. La raison ? Une situation de non-solvabilité née d’une prise de risque mal calculée de la part des dirigeants. Au nombre des banques affectées par ce scandale qui a secoué les marchés financiers, figure bien évidemment le Crédit Suisse dans une grande partie. Mais également d’autres groupes de renom tels que Nomura, Discovery, Baidu ou encore Goldman Sachs dans une moindre mesure.
Crédit Suisse veut faire bonne figure
À Crédit Suisse, on promet de tirer les leçons de cette débâcle. Raison évoquée pour justifier les dernières décisions qui signent par ailleurs, l’abandon par le Conseil d’administration pour la première fois dans l’histoire de la banque, de son droit de retoquer toute attaque judiciaire de ses actionnaires. Le groupe déjà empêtré dans l’affaire de la fintech britannique Greensill, va devoir rivaliser d’ingéniosité pour se sortir de ces scandales à répétition.