Automobile : Renault plonge en Bourse, après des chiffres de ventes en baisse
Le titre Renault se retrouve à la peine, alors que le marché automobile européen s’est effondré en avril. Il est en repli de -8,6% ce mardi, après les chiffres de l’ACEA.
Les immatriculations de véhicules fortement en baisse
Ce mardi 19 mai 2020, l’action Renault a plongé dans le rouge vif (-8,6%), alors que les immatriculations du géant tricolore de l’automobile ont connu un plongeon historique en avril (79%). Selon les chiffres publiés par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), le marché automobile européen a vécu un mois d’avril catastrophique, avec une chute de 76,3% des nouvelles immatriculations, à 270 682 unités. Tous les marchés européens étaient dans le rouge écarlate, notamment l’Italie (-97,6%), l’Espagne (-96,5%), la France (-88,8%) et l’Allemagne (-61,1%).
Ces chiffres traduisent bien entendu les mesures drastiques prises par les gouvernements européens pour endiguer la propagation de la pandémie de Covid-19 : fermeture des commerces non essentiels, confinement de la population etc. Sur les quatre premiers mois de l’année, les nouvelles immatriculations se replient de 38,5 % à 2,75 millions d’unités.
Renault face à de nombreuses difficultés
Depuis le début de l’année, le titre Renault abandonne 56%, tandis que le CAC 40 recule de 25 % dans le même temps. Renault a rebondi de plus de 5% lundi, mais sa situation demeure problématique. Avant le coronavirus, le groupe connaissait déjà des difficultés à cause de l’affaire Ghosn, qui a presque ruiné son mariage avec Nissan. Il a également essuyé un revers avec Fiat Chrysler dans un contexte où les alliances s’imposent pour faire face aux coûteux investissements que réclament les nouvelles normes antipollution et le virage vers l’électrique.
Ce mardi, Renault n’était pas seul à plonger. Les autres valeurs du secteur de l’automobile ont piqué le nez (Valéo -7,2%, Peugeot -7%).
Un plan de soutien au secteur automobile attendu dans 15 jours
Pour traverser sa crise actuelle, le secteur automobile français pourra compter sur l’aide du gouvernement. Bruno Le Maire doit en effet présenter sous 15 jours un plan de soutien, un vrai bol d’air. Mais ce ne sera pas un chèque en blanc. « Ce sera un soutien aux voitures qui émettent le moins de CO2, aux voitures vertes, aux véhicules électriques », a précisé le ministre français de l’Economie vendredi dernier.
« C’est évidemment la condition de notre soutien, parce que l’industrie automobile doit réussir sa transition vers l’automobile autonome et vers l’automobile électrique. Le rôle de l’État est d’inciter à aller dans cette direction là pour avoir une industrie automobile qui soit performante et qui soit verte », avait expliqué Bruno Le Maire. Le sujet des relocalisations constituera par ailleurs un point important du plan.