Nvidia explose le plafond des 4 000 milliards de valorisation boursière
Le leader des puces graphiques devient la première entreprise cotée en bourse à atteindre ce seuil historique, grâce notamment au boom de l’intelligence artificielle.
Dans la Silicon Valley, Nvidia se distingue de tous les autres acteurs. Le groupe spécialisé dans la conception et la fabrication de processeurs graphiques (GPU) et de puces semi-conductrices est devenu mercredi 9 juillet 2025 la première entreprise de Wall Street à franchir les 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Cette performance résulte d’un titre en hausse de 2,5 % dans la journée, bien que cette valeur ait légèrement reflué en fin de séance. Il s’agit d’une étape significative pour une entreprise qui, comme le relève le New York Times (NYT), était encore valorisée à 1 000 milliards de dollars en 2023, après plus de trois décennies d’existence.
Elle a ainsi mis deux ans à quadrupler sa valeur. Une ascension parmi les plus rapides de l’histoire de la Bourse américaine, portée par un nouvel âge technologique : celui de l’intelligence artificielle (IA).
Cette industrie alimentée par les chatbots et autres outils censés transformer le quotidien de l’humanité dépend de ces petites puces électroniques. Nvidia en est le leader incontesté, alors que des concurrents comme Intel et AMD tentent encore de rattraper leur retard.
Une demande « hors normes »
L’entreprise californienne bénéficie d’un environnement exceptionnel avec les investissements massifs des géants technologiques américains. Microsoft, Meta, Amazon et Google consacrent collectivement plus de 300 milliards de dollars à leurs équipements cette année, alimentant directement la demande pour les produits du groupe.
« La demande est tout simplement hors normes« , témoigne Jensen Huang, fondateur et PDG. Sa fortune, estimée aujourd’hui à 143 milliards de dollars par l’indice Bloomberg, a bondi de 25 milliards depuis le début de l’année, faisant de lui le dixième homme le plus riche du monde.
Nvidia vaut aujourd’hui 900 milliards de dollars de plus qu’Apple, qui avait pourtant ouvert la voie en devenant successivement la première société à atteindre les seuils de 1 000, 2 000 puis 3 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Un virage stratégique à manoeuvrer
Le contraste entre ces deux géants illustre parfaitement le changement d’époque en cours. Tandis qu’Apple peine à concrétiser ses ambitions d’intégration de l’IA dans ses produits phares, notamment l’iPhone, Nvidia s’impose comme l’architecte incontournable de cette nouvelle ère technologique.
Paradoxalement, alors que l’action atteint des sommets historiques, le profil de risque de Nvidia s’est légèrement accru par rapport à l’année dernière. Plusieurs de ses propres clients développent désormais leurs propres puces, remettant potentiellement en question la dépendance totale au fournisseur américain.
Les tensions géopolitiques constituent un autre défi majeur. L’interdiction des puces H-20 en Chine a déjà contraint Nvidia à déprécier 5 à 6 milliards de dollars d’inventaire, illustrant la vulnérabilité de l’entreprise aux restrictions commerciales, même si Huang fait preuve d’enthousiasme notable pour les initiatives de l’administration Trump.