Nike en croisade contre la vente non-autorisée de ses baskets en NFT

Le géant américain s’attaque à StockX, qu’il accuse de vendre sans autorisation ses chaussures en NFT, du nom de ces œuvres virtuelles certifiées en vogue sur le marché. Un litige à l’issue incertaine.

StockX dans le collimateur de Nike. La plateforme de commerce en ligne spécialiste des ventes de baskets de collection est accusée de transactions illégales autour des NFT (Non-Fungible Token) de la firme américaine d’articles sportifs. Encore appelés jetons non fongibles, les NFT sont une sorte d’objets d’art virtuels uniques, traçables, valorisés et authentifiés grâce à la blockchain. Il s’agit d’un secteur en pleine expansion, avec des transactions estimées à 23 milliards de dollars en 2021, selon l’entreprise d’analyse numérique DappRadar, citée par le Wall Street Journal (WSJ).

Leur explosion motive de plus en plus de groupes à s’y mettre. Y compris Nike qui a acquis, il y a quelques semaines, RTFK, société de baskets virtuelles pour une somme non révélée. Bien que le groupe basé dans l’Oregon n’ait jusqu’ici commercialisé aucun produit en NFT.

Plainte

Mais il existe des NFT Nike en circulation. Grâce à StockX qui en vend depuis la mi-janvier très exactement, à coups de centaines de dollars. Ainsi que l’indique un examen de la plateforme par le WSJ s’agissant de la Air Jordan 4 et de la Nike Dunk Low notamment, vendues à plus de 500 dollars la paire. Soit plus du double de leur prix en magasin. Pour tous ces NFT échangeables avec les modèles physiques, StockX prélève des frais de transaction de 3 % en plus des frais de traitement des paiements de 1 %. Au grand dam de Nike qui fulmine.

L’entreprise au logo à la virgule a ainsi porté plainte contre StockX la semaine écoulée devant un tribunal fédéral new-yorkais, faisant valoir une usurpation de sa marque. Elle réclame par conséquent des dommages et intérêts ainsi qu’une cessation des activités de la société de Détroit.

Issue incertaine

C’est la deuxième affaire en quelques semaines impliquant une marque au sujet de la vente de produits NFT. Hermès ayant également attaqué en justice l’artiste Mason Rothschild au motif d’une commercialisation de ses sacs sous leur forme virtuelle. Ce à quoi l’intéressé a répondu en évoquant une liberté artistique garantit par la constitution américaine.

Là réside l’enjeu de ces deux litiges étant que le concept du droit d’auteur pourrait ne pas s’appliquer à l’univers virtuel de ces jetons non fongibles, selon de nombreux spécialistes de la question.

La bataille qui se profile pourrait préfigurer de l’avenir de ce nouveau secteur.

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