Le Royaume-Uni serre la vis contre les cryptomonnaies
Le pays vient d’instruire Binance, la plus célèbre plateforme d’échange de monnaie virtuelle, aux fins du respect de sa réglementation nationale quelques jours seulement après la saisie record de plusieurs millions de livres en cryptomonnaie par la police.
Les autorités britanniques ont manifestement décidé de faire du Royaume-Uni un territoire invivable pour les acteurs de la cryptomonnaie et tout ce qui s’y rapporte. En témoigne l’avertissement lancé à Binance il y a quelques jours. La firme chinoise spécialisée dans l’échange de monnaie virtuelle a en effet été sommée par courrier de ne plus mener des transactions dans le pays sans l’autorisation de la Financial Conduct Authority (FAC), la structure britannique chargée de la régulation financière. Cette dernière reproche à la plateforme d’opérer en marge des prescriptions en vigueur dans le royaume. Elle dispose par conséquent de la date butoir du 30 juin pour se conformer aux règles.
Un acteur étroitement surveillé
Sur Twitter, les responsables de binance.com se montrent très peu inquiétés par les directives des autorités britanniques, arguant d’une personnalité juridique distincte de Binance Markets Limited. Mais la réalité est que Binance est de plus en plus sous pression. Créée en 2017 par un Chinois devenu persona non grata dans son pays, la plateforme se présente comme étant le numéro 1 mondial en matière d’échange des cryptomonnaies. À raison puisqu’elle permet d’échanger à ce jour plus de 100 types de ces devises virtuelles qui ont l’ambition de s’imposer dans le quotidien des transactions financières à travers le monde. Preuve de sa bonne santé, l’entreprise aux 20 millions d’utilisateurs revendiquait pour la seule année 2018, 446 millions de dollars de profits.
Problème, Binance brille aussi par une opacité qui interroge. À ce jour, très peu d’informations sont disponibles au sujet de la plateforme délocalisée entre-temps aux îles Caïmans. Ses activités lui valent d’être sous le coup d’une enquête des autorités de régulation américaine et allemande notamment.
Des cryptomonnaies saisies
La FAC reste pour l’heure peu loquace sur les éventuelles sanctions encourues par Binance en cas d’échec à se conformer aux règles, mais elles devraient être très lourdes connaissant la réputation de la structure britannique.
Tout cela se déroule dans un contexte de pression accrue de la part de Londres envers le secteur des cryptomonnaies. La police a en effet annoncé le 25 juin dernier avoir mis la main sur 114 millions de livres en monnaie virtuelle, un record dans l’histoire du pays. Cette moisson a été possible selon les autorités, grâce à des informations sur des transactions financières illicites.
On en revient donc toujours à la même problématique avec ces devises virtuelles : leur usage dans des activités illégales.