Crédit immobilier : les conditions d’octroi resteront strictes jusqu’à la fin de l’année
Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a confirmé, le jeudi 17 septembre, qu’il ne comptait pas assouplir les règles d’endettement imposées aux banques dans le cadre d’un crédit immobilier. Ainsi, les établissements continueront à appliquer un taux maximum de 33% et une limite de durée de 25 ans.
Malgré la crise du coronavirus et la chute du nombre de crédits immobiliers accordés pendant le confinement, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) rejette tout assouplissement de ses règles d’octroi. Réuni le jeudi 17 septembre sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, le régulateur a décidé de maintenir ses recommandations de décembre dernier, qui imposent des contraintes aux banques dans l’octroi des crédits immobiliers. Le HCSF leur demande notamment de ne pas accorder de crédits immobiliers avec un taux d’endettement supérieur à 33% et de ne pas consentir de prêt sur une durée de plus de 25 ans.
« Les taux restent à un niveau proche de leurs plus bas historiques »
Dans un communiqué, le HCSF « relève que le marché immobilier et la production de crédit immobilier se sont redressés au cours des derniers mois après la baisse mécanique enregistrée pendant le confinement ». En mai et juin, la production de crédit avait ainsi atteint 90% de celle constatée un an plus tôt, se stabilisant autour de 14 milliards d’euros. Par ailleurs, le Haut Conseil souligne « que les taux sur les crédits immobiliers restent à un niveau proche de leurs plus bas historiques ». Des données loin d’être « alarmantes » estime-t-il.
Ces recommandations seront réévaluées lors de la prochaine, prévue réunion en décembre. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) « recevra dans les semaines qui viennent les premières déclarations des établissements de crédit sur la mise en œuvre de la recommandation, ce qui permettra au Haut Conseil de disposer d’un suivi détaillé et de faire une première analyse de l’impact de la recommandation à la fin de l’année », précise le HCSF.
Les professionnels attirent l’attention sur les conséquences fâcheuses de cette décision
En revanche, le maintien des recommandations inquiète les courtiers, qui alertent sur un marché à « deux vitesses ». Ce qui laissera de nombreux emprunteurs sur le carreau. « Le HCSF a réaffirmé ses recommandations en matière d’octroi de crédit et ce, alors que la part des dossiers refusés a doublé cette année », dénonce Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. Ainsi, 10,7% des dossiers déposés ont été refusés par les banques, contre 5,5 auparavant.
Par ailleurs, les courtiers regrettent que cette limitation de crédits s’applique à chaque emprunteur, sans distinction de revenus. Ils militent ainsi pour que la notion de « reste à vivre » remplace celle d’endettement. Ce qui devrait permettre aux ménages les plus aisés de dépasser 33% d’endettement, tout en disposant de suffisamment de ressources pour assurer leurs besoins durant le mois.