Shell : une nouvelle ligne de crédit pour protéger son dividende

 

Impacté comme l’ensemble du secteur par le plongeon des cours du pétrole, Shell prend ses précautions en engageant une nouvelle ligne de crédit, d’un montant de 12 milliards de dollars (11 milliards d’euros). Cette liquidité vient s’ajouter à une précédente facilité de 10 milliards de dollars, obtenue en décembre 2019.

« Nous attendons une incertitude importante en ce qui concerne les prix et la demande »

Shell a obtenu une nouvelle ligne de crédit de 12 milliards de dollars dans le but de protéger les dividendes dans un « climat d’incertitude important » provoqué par la pandémie de coronavirus. Le groupe énergétique anglo-néerlandais a indiqué mardi dans un communiqué que cette opération lui permet de renforcer sa flexibilité financière, portant ses liquidités disponibles à plus de 40 milliards de dollars. Il avait obtenu une précédente facilité de 10 milliards de dollars, obtenue en décembre 2019.

« Nous avons vu et nous attendons une incertitude importante en ce qui concerne les prix et la demande de pétrole, de gaz et de produits connexes », a déclaré Shell, citant l’impact du coronavirus sur l’économie mondiale ainsi que la guerre des prix menée par l’Arabie saoudite et un flot de nouveaux approvisionnements sur le marché.

Une baisse de 10 dollars du prix du baril représente une perte de 6 milliards de dollars

Au-delà du géant pétrolier anglo-néerlandais, c’est l’ensemble du secteur qui est en ce moment touché par le plongeon des cours du pétrole, tombés à 25 dollars pour le baril de Brent à Londres, contre 70 dollars en janvier. Selon Shell, une baisse de 10 dollars du prix du baril représente un manque à gagner de 6 milliards de dollars.

La compagnie pétrolière a souligné que les effets de la crise du coronavirus se refléteraient principalement dans les revenus de ce mois-ci, avec seulement un « impact relativement mineur » en janvier et février, avant que la plupart des restrictions de mouvement et d’activité ne soient imposées dans les pays du monde entier.

Les majors déjà pénalisés par l’émergence de la finance responsable

« Shell a la capacité de bilan et la capacité de réduire les dépenses d’investissement pour survivre dans l’environnement actuel sans réduction significative des dividendes, mais si ces perspectives devaient durer plus de neuf à 12 mois, nous nous attendrions à une réduction », a déclaré Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Marchés des Capitaux. En 2019, les dividendes versés par Shell s’étaient élevés à 15,2 milliards de dollars, soit quasiment l’intégralité de son bénéfice net de 15,8 milliards.

Les majors du secteur faisaient déjà face à une pression avant que le coronavirus ne frappe, à cause de l’émergence de la finance responsable, qui se détourne des titres des grandes compagnies pétrolières.

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