Etats-Unis : la Chambre adopte une résolution pour limiter les pouvoirs militaires de Trump en Iran
La Chambre des représentants américaine, contrôlée par les démocrates, a voté jeudi un texte visant à restreindre les pouvoirs militaires de Donald Trump contre l’Iran. Ce texte, qui sera soumis au Sénat, stipule que le président ne pourra pas engager d’action militaire contre Téhéran sans l’accord du Congrès.
Sans surprise, la Chambre des représentants américaine a approuvé, jeudi, une résolution destinée à limiter les pouvoirs militaires de Donald Trump. Six jours auparavant, le président républicain a ordonné l’assassinat d’un haut responsable militaire iranien, le général Ghassem Soleimani. Cet acte fait craindre une escalade des violences au Moyen-Orient, voire une guerre ouverte entre les deux pays. Mercredi, Donald Trump avait dépêché le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et le ministre de la Défense Mark Esper pour rassurer le Congrès et justifié l’assassinat du haut gradé iranien. Mais les démocrates ont déclaré qu’ils n’étaient pas convaincus.
Trois républicains ont voté contre
C’est donc logiquement que l’élue démocrate et ex-analyste de la CIA, Elissa Slotkin, a présenté jeudi une résolution visant à restreindre les pouvoirs militaires de Donald Trump contre l’Iran. Elle a été adoptée par 224 voix pour et 194 contre, dans les lignes partisanes, mettant en évidence les divisions au sein du Congrès sur la question. Seuls trois républicains ont voté contre, dont Matt Gaetz, qui a précisé qu’il « ne critique pas le président », mais qu’il est opposé à une « nouvelle guerre éternelle au Moyen-Orient ».
Trump a le droit inhérent de défendre les Etats Unis
La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a affirmé qu’avec ce vote, le Congrès respectait « son devoir de protéger les Américains ». Si aucune « mesure parlementaire n’est prise » pour autoriser des opérations, le gouvernement de Donald Trump « doit cesser les hostilités militaires face à l’Iran », a-t-elle martelé. Nancy Pelosi accuse Donald Trump d’avoir agi de manière irréfléchie et disproportionnée.
Le texte adopté jeudi reconnaît toutefois, le « droit inhérent » du gouvernement à agir pour défendre les États-Unis « face à une attaque armée imminente ». De toute façon Donald Trump estime qu’il n’a pas l’obligation de solliciter le Congrès avant d’ordonner d’éventuelles nouvelles frappes. « Et je ne devrais pas avoir à le faire, avait-il ajouté, car on doit parfois prendre des décisions en une fraction de seconde. ».
Un « vote spectacle » ?
La Maison Blanche a critiqué l’adoption de cette résolution, la décrivant comme « ridicule » et la qualifiant de « manœuvre politique » destinée à nuire à l’autorité du président pour protéger les intérêts américains au Moyen-Orient.
Il appartient désormais au Sénat, où les républicains sont majoritaires, de se prononcer sur le texte. La mesure n’aura pas la chance de passer ce cap. Et même si elle franchissait les deux étapes du Congrès, elle n’aurait pas valeur de loi. Il ne s’agit que d’un « vote spectacle », a ainsi taclé le chef des républicains, Kevin McCarthy.