Etats Unis : Donald Trump ferait tout pour séduire les classes populaires

Lors d’un meeting en Arizona, Donald Trump a promis d’exonérer les heures supplémentaires des travailleurs américains, s’il était réélu le 5 novembre. Selon l’ancien président, cette mesure rendra les gens plus productifs et facilitera l’embauche des entreprises. Mais le Bureau of Labor Statistics craint qu’elle n’augmente le déficit public.

Donald Trump veut séduire les classes moyennes. Et il est prêt à promettre n’importe quoi pour atteindre son but. Jeudi dernier, lors d’un meeting à Tucson, en Arizona, l’ancien président américain a déclaré qu’il allait exonérer les heures supplémentaires (au-delà de 40 heures de travail par semaine), s’il était réélu le 5 novembre prochain.

Donald Trump veut récompenser ceux qui travaillent le plus

« Les personnes qui font des heures supplémentaires comptent parmi les citoyens les plus travailleurs de notre pays. Et depuis trop longtemps, personne à Washington ne s’occupe d’elles. Ce sont ces gens-là qui travaillent vraiment », a affirmé le candidat républicain à la présidentielle. Parmi ces valeureux travailleurs, il cite les policiers, infirmières, ouvriers d’usine, ouvriers du bâtiment, chauffeurs de camion et opérateurs de machines.

Il avait déjà promis une exonération fiscale des pourboires et des prestations sociales

« Il est temps que les hommes et les femmes qui travaillent aient enfin une pause et c’est ce que nous faisons parce que c’est une bonne pause », a insisté Donald Trump. Selon le milliardaire américain, la suppression des taxes sur le travail au-delà de 40 heures par semaine inciterait les gens à travailler davantage et faciliterait l’embauche des entreprises. Il y a quelques jours, il avait déjà promis une exonération fiscale des pourboires et des prestations sociales. =

Le populisme économique et le discours chrétien de Donald Trump séduisent

Toutes ces propositions visent à capter les voix des communautés défavorisées. En premier lieu, les Noirs et les Latino, qui votent traditionnellement pour le parti démocrate. Ces dernières années la tendance s’est légèrement inversée. Les Afro et les Hispaniques ont beaucoup voté pour Donald Trump en 2016, séduits par son populisme économique et son discours faussement chrétien. C’est d’ailleurs grâce à cet électorat que le riche entrepreneur a remporté les Etats pivots de Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin, acquis aux démocrates depuis 1988.

Des syndicats ouvriers soutiennent Donald Trump

Donald Trump plaît à d’autres catégories d’électeurs, notamment les hommes blancs non diplômés. Selon un sondage de l’institut Pew, le candidat républicain bénéficie d’une avance de 17 points sur Kamala Harris au niveau de ces Américains. Sans doute que ses discours simplets et spontanés le rendent sympathique…L’ancien président gagne aussi en popularité au sein de la classe ouvrière. Près de 60 % des membres de l’organisation Teamsters, par exemple, seraient favorables à son réélection.

L’ancien président pas très malin quelques fois

Le syndicat de l’automobile UAW, en revanche, a pris position en faveur de sa rivale. Son patron Shawn Fain ne manque pas une occasion d’insulter Donald Trump. Et il y a de quoi. Le magnat de l’immobilier s’est spécialisé dans les attaques personnelles et les dérapages. D’ailleurs, il faut dire qu’il n’est pas très malin. Lors de sa récente conversation avec Elon Musk, il a félicité le patron de Tesla pour avoir renvoyé des employés grévistes. Evidemment qu’une telle déclaration ne devrait pas plaire au milieu syndical.

Les Latino n’ont pas la mémoire courte

Pis, Trump n’hésite pas à s’attaquer aux Hispaniques qu’il drague pourtant. Il a récemment accusé les migrants illégaux de voler le travail des minorités ethniques et de manger les chats domestiques une fois sur le territoire américain. Ces personnes se souviendront de ses déclarations une fois dans les isoloirs…Elles savent que le candidat républicain ne les porte pas dans son cœur, lui qui avait lancé la construction du mur à la frontière avec le Mexique.

« Trump ne s’occupera que de lui-même et de ses amis milliardaires », dixit Kamala Harris

Donald Trump n’a pas chiffré la suppression des taxes sur les heures supplémentaires. Mais il assure avoir consulté « des économistes, des grands », et que ces derniers l’ont trouvée « incroyable ». Une « idée de génie » qui permettrait d’obtenir « une toute nouvelle main-d’œuvre », a-t-il rapporté.

Le Bureau of Labor Statistics estime toutefois que cette mesure augmenterait le déficit public et encouragerait les Américains moyens à travailler plus que de raison. Pour Kamala Harris, qui a également présenté des plans de réduction des impôts pour les classes ouvrières et moyennes, Trump « ne s’occupera que de lui-même, de ses amis milliardaires et de leurs grandes entreprises » s’il reprend le pouvoir.

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