JO de Paris : les primes des athlètes seront-elles fiscalisées ?

Les JO de Paris ont pris fin dimanche soir. Et la France s’en sort avec 64 médailles. Pour cette performance, les athlètes tricolores recevront des primes de 20 000 à  80 000 euros. Conformément à une loi adoptée en 2011, ces breloques sont imposables. Mais des voix s’élèvent pour appeler à leur défiscalisation.

Les Jeux olympiques de Paris ont pris fin le dimanche 11 août 2024, après deux semaines d’âpres compétitions. En tout, la France a récolté 64 médailles, 16 en or, 26 en argent et 22 en bronze. Elle occupe la 5e place au classement, derrière les Etats Unis, la Chine, le Japon et l’Australie. Pour cette édition des Jeux, extrêmement fructueuse pour l’Hexagone, le gouvernement a décidé de revaloriser les primes accordées aux athlètes.

Des primes plus importantes que celles des Jeux de Tokyo 2021

Ainsi, les Bleus couronnés lors de ces JO recevront une prime de 20 000 pour le bronze, 40 000 pour l’argent et 80 000 euros pour l’or. Ces sommes sont plus importantes que celles des Jeux de Tokyo 2021, à l’issue desquels, les sportifs tricolores ont perçu respectivement 15 000 euros (bronze), 25 000 (argent) et 65 000 (or). Depuis une loi de 2011, ces gains sont imposables, même s’ils ont été exceptionnellement défiscalisés lors des JO de Rio (Brésil) en 2016.

Les primes soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu

Selon la loi, les primes versées aux athlètes après les Jeux olympiques sont imposées au barème progressif de l’impôt sur le revenu, l’année suivante, après abattement de 10% ou déduction des frais réels. Mais les sportifs médaillés peuvent bénéficier d’un dispositif d’étalement sur 4 ans. Aussi, ils ont la possibilité de choisir le système du quotient, qui évite qu’une partie de la prime soit imposée dans une tranche supérieure du barème de l’impôt.

La fiscalisation aurait une valeur symbolique

A noter toutefois que ces choix ne s’offrent pas aux athlètes expatriés comme le nageur Léon Marchand, résidant aux Etats Unis. Pour ces derniers, les primes versées sont minorées de 15%. Selon les pouvoirs publics, l’impôt sur les médailles ne vise pas à préserver les recettes budgétaires. Il aurait plutôt une valeur symbolique, à savoir que tous les revenus doivent contribuer à l’effort contributif national.

L’imposition se justifierait avec les primes cumulables

Pour certains Français, cette imposition se justifie désormais après que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé une hausse des primes accordées aux médaillés. La revalorisation permettrait justement de compenser la fiscalisation des breloques. On adhère d’autant à cet impôt que les primes sont cumulables, comme les médailles. Des sportifs tels que Teddy Riner et Léon Marchand toucheraient ainsi un pactole.

La fiscalisation des primes, une « honte » pour David Douillet

Mais pour d’autres Français, il est inacceptable de soumettre les primes à l’impôt. David Douillet, par exemple, pense que c’est une « honte » et un véritable « scandale » que de fiscaliser cette récompense. Le double champion olympique de judo fait remarquer que pour de nombreux athlètes, notamment ceux pratiquant des sports inconnus ou mineurs, la prime représente une bouffée d’air. Elle leur permet de vivre décemment pendant plusieurs années. Les ponctionner serait donc immoral, cela d’autant qu’ils perçoivent ces sommes sur plusieurs années.

Bruno Le Maire favorable à leur défiscalisation

Le député Les Républicains Olivier Marleix adopte la même position. Il trouve également scandaleux de fiscaliser les primes accordées à nos champions olympiques. L’ancien chef du groupe LR à l’Assemblée nationale a proposé de légiférer pour exonérer d’impôts ces sommes perçues par les athlètes lors des JO. Bruno Le Maire s’est dit également favorable à la défiscalisation des primes des médaillés. Le patron de Bercy compte préparer un dispositif allant dans ce sens. Il précise toutefois que c’est la prochaine majorité qui décidera, à l’occasion du débat sur le budget à l’Assemblée nationale, à l’automne.

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