Spotify resigne avec Joe Rogan
Le leader du streaming audio a renouvelé son accord avec le podcasteur controversé, après bientôt quatre ans de collaboration.
Le mariage entre Spotify et Joe Rogan se poursuit. Le service de streaming audio a annoncé, vendredi 2 février avoir renouvelé le contrat de l’animateur américain dans le cadre de son émission « The Joe Rogan Experience ».
Aucun détail n’a été fourni quant à la durée de ce nouvel accord dit de « plusieurs années » par l’entreprise suédoise. Sa valeur n’a pas non plus été révélée. Mais le Wall Street Journal (WSJ) qui avait évoqué l’information en exclusivité, quelques jours avant son annonce officielle, croit savoir qu’elle vaut 250 millions de dollars.
Un chiffre qualifié d’erroné par Spotify sans davantage de clarification, à en croire l’AFP. Quoi qu’il en soit, il s’agirait selon le WSJ, d’une augmentation substantielle par rapport au précédent contrat estimé à 200 millions de dollars.
Succès et controverse
Signé en 2020, soit un an après les débuts de la plateforme dans le podcast, le partenariat s’est avéré somme toute fructueux pour Spotify. Du moins en termes d’audience. Le programme de plusieurs heures par semaine ayant notamment été parmi les plus écoutés aux États-Unis au cours de l’année écoulée.
Ce succès s’est toutefois accompagné de nombreuses polémiques concernant à la fois les invités et les propos tenus dans l’émission. De Mark Zuckerberg à Bernie Sanders, sans oublier Elon Musk, The Joe Rogan Experience accueille en effet un large éventail de personnalités vedettes.
Avec des sujets touchants presque tous les pans de la société américaine. De quoi faire naître des théories du complot, comme lors de la période de la pandémie du Covid-19. Plusieurs artistes avaient alors, dans un mouvement enclenché par l’Américano-canadien Neil Young, quitté la plateforme en signe de protestation.
Fin de l’exclusivité
Spotify a semble-t-il décidé de passer outre cette tempête. En témoigne ce renouvellement de contrat encore plus lucratif. Les podcasts ne seront cependant pas disponibles que sur la plateforme suédoise.
Contrairement au précédent accord, celui-ci n’inclut en effet pas de clause d’exclusivité. Les émissions pourront donc être écoutées sur des plateformes concurrentes telles que Apple, Amazon ou YouTube. Une décision stratégique, selon le site d’information Fortune.
Il s’agit selon le média d’une manœuvre destinée à minimiser les impacts financiers d’un potentiel échec. Spotify ne serait pas seul à en assumer les pots cassés le cas échéant. « C’est la voie que nous envisageons de plus en plus », a d’ailleurs confirmé le patron de l’entreprise, Daniel Ek, cité par Fortune.