Construction : vers une baisse de logements neufs en 2023

 

Selon les estimations de la Fédération française du bâtiment (FFB), la construction de logements neufs devrait chuter de -9% pour tomber à environ 360.000 appartements en 2023. Cette baisse s’explique notamment par la réglementation environnementale des bâtiments et la non-artificialisation nette des sols (ZAN).

Après deux bonnes années de rattrapage post-confinement et un boom des permis de construire, la construction de logements neufs devrait chuter de -9% pour tomber à environ 360.000 appartements en 2023. C’est la prévision de la Fédération française du bâtiment (FFB), énoncée lors d’un point-presse trimestriel. L’organisation estime qu’il y aura un déficit de 140.0000 maisons neuves l’année prochaine, alors que 500.000 maisons étaient attendues pour résoudre la crise du logement.

Une chute malgré les efforts de l’Etat

Cette chute vertigineuse intervient après la tenue des « Assises du BTP », entre l’été et l’automne, et les promesses du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, formulées au cours des « 24 heures du bâtiment ». Par ailleurs, elle a lieu après l’organisation d’un Conseil national de la refondation (« CNR ») dédié au logement. Les conclusions de cette initiative seront connues au printemps. Olivier Salleron, le président de la Fédération française du bâtiment, explique cette baisse des logements par le fort repli des permis de construire en 2022. Le nombre de ces autorisations administratives devrait même chuter de -21,3%.

Une augmentation des coûts de construction

Ce retrait concerne à la fois les constructeurs de maisons individuelles ou CMI (-30%) que les promoteurs immobiliers (-15%). Olivier Salleron évoque aussi la frilosité des maires à signer des permis de construire. Mais également les surcoûts de la règlementation plus stricte sur la construction des logements neufs (RE2020) ainsi que l’augmentation des difficultés des ménages pour emprunter. Notons que l’entrée en vigueur de la « RE2020 », qui généralise le recours à des matériaux beaucoup moins émetteurs de carbone, a eu lieu le 1er janvier 2022. Cette loi entraine des hausses de coûts de l’ordre de 8% à 10%.

La hausse des activités de rénovation

En outre, le président de la FFB pointe la non-artificialisation nette des sols (ZAN), dans le cadre de la loi « Climat & Résilience » de 2021. Enfin, il relève l’explosion des prix de l’énergie et une chaîne d’approvisionnement défaillante, notamment à cause de la guerre en Ukraine et la pénurie de projets. D’aprés la FFB, les activités de rénovation porteront essentiellement sur la construction des logements neufs en 2023. Elles s’appuieront sur les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics, dont MaPrimeRénov’ et les certificats d’économies d’énergie visant à limiter les besoins énergétiques des bâtiments et leur impact sur le climat. Cette rénovation s’impose d’autant que la prise de conscience collective sur les émissions de CO2 ne cesse de croitre.

Des propositions concrètes pour éviter le repli

La FFB estime que le gouvernement peut éviter la chute des logements neufs en 2023 en prenant certaines mesures. Notamment l’assouplissement des obligations sur le crédit, le rétablissement de la quotité de prêt à taux zéro de 40% dans le neuf en zones B2 et C et la reforme du statut du bailleur privé, prévue d’ici 2024. Olivier Salleron a assuré que son organisation travaillera sur ces questions à partir de janvier 2023, en collaboration avec la majorité présidentielle qui a porté des amendements sur le Pinel. La FFB œuvrera également de concert avec la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) et la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) sur ce sujet.

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