TF1 et M6 rêvent grand
Les deux géants de l’audiovisuel français ont décidé de s’unir pour la création d’un super-géant. L’opération de fusion-acquisition qui doit encore être validée par l’Autorité de la concurrence vise à contrecarrer l’expansion des plateformes de streaming.
La vente de M6 également propriétaire de la radio RTL était dans les tuyaux. Notamment depuis que l’Allemand Bertelsmann a fait part de son intention de se décharger de ses parts. L’identité du repreneur laissait en revanche aléatoire. Tant les candidats de renoms dont entres autres, Vincent Bolloré, Xavier Niel, se bousculaient au portillon. Ce sera finalement pour Martin Bouygues. Le patron de Bouygues Telecom, maison-mère de TF1, va racheter 30% du groupe M6 contre 641 millions d’euros, selon une information du Figaro confirmée lundi tard par de nombreux autres médias.
L’opération permettra aux deux groupes de fusionner pour donner naissance à une nouvelle entité médiatique dont le patron de M6, l’inusable Nicolas de Tavernost sera le dirigeant. L’actuel PDG de TF1, Gilles Pélisson, sera lui recasé au sein de Bouygues dont il s’occupera des activités médias et développement. Le groupe Berteslmann devrait par ailleurs rester en place avec 16 % du capital de M6 encore en sa possession.
Les plateformes de streaming en ligne de mire
Les nouveaux mariés ont clairement affiché leur ambition, celle d’enrayer la dynamique des géants du streaming dont : Netflix, Amazon, Disney+, qui rognent de plus en plus sur leur marché publicitaire. Une alliance à l’image de celle récemment scellée outre-Atlantique entre le géant du cinéma WarnerMedia et celui de la téléréalité, Discovery.
L’’exécutif s’est jusqu’ici gardé de tout commentaire sur le sujet, mais des informations révélées par Libération récemment faisaient état d’une préférence de l’Élysée pour Martin Bouygues au moment des enchères. Le patron de TF1 gagne donc le gros lot avec la bénédiction du pouvoir public. Sa course d’obstacles est cependant loin de s’achever.
L’opération désormais soumise au contrôle de l’Autorité de régulation de la concurrence pourrait s’étendre sur plusieurs mois. Le nouveau bébé de cette union devrait être scruté de près par l’Autorité administrative indépendante. Cette dernière devra notamment veiller à ce que la fusion ne dérègle pas le marché de la publicité, principal enjeu des négociations. Car cette alliance TF1-M6 regroupe 70% du marché publicitaire de l’audiovisuel français. Ce qui ne devrait pas manquer de faire grincer quelques dents dans le rang des acteurs du secteur. À l’image de l’Union des marques qui émet déjà des réserves.