La France décidée à taxer les Gafa quoiqu’il en coûte
Le pays qui dispose déjà d’une législation nationale permettant de taxer les géants du web, souhaite à présent l’étendre à l’échelle internationale. Qu’importe si les États-Unis se montrent réfractaires, Paris entend tout au moins rallier l’Europe à sa cause.
Une taxe proportionnelle au chiffre d’affaires de Google, Amazon, Facebook et Apple (Gafa) dans tous les pays du monde sur des bases communes à chaque territoire. C’est l’initiative que porte la France d’Emmanuel Macron depuis plusieurs mois maintenant. Et malgré la désapprobation des États-Unis, l’Élysée semble plus que jamais décidé à mener le projet jusqu’au bout. La mesure est en effet entré en vigueur l’année dernière en France, avec plus de 400 millions d’euros rapportés à l’État français. Pour y parvenir, les autorités ont prélevé 3 % du chiffre d’affaires des Gafa, au grand dam du pays de l’oncle Sam qui dénonce une mesure discriminatoire.
Fort de son idéologie de l’Amérique d’abord, Donald Trump s’est toujours opposé à l’instauration d’une telle taxe qui consisterait selon lui, à frapper des champions américains – les Gafa – au portefeuille. Son entrée en vigueur en France avait d’ailleurs suscité des représailles de la part des États-Unis, avec plusieurs produits français frappés à leur tour de taxe sur le territoire américain. Mais ces mesures de rétorsion n’ont guère émoussé l’ardeur de Paris.
L’administration Biden plus encline à la taxe ?
La France est encore plus déterminée à mettre en place la taxe. À en croire les autorités, le contexte de crise sanitaire qui a très globalement profité aux Gafa, vient en démontrer la pertinence. Le pays qui peut par ailleurs, compter sur la plupart de ces homologues européens, veut convaincre Washington de la nécessité d’une telle taxe. Il compte pour ce faire, sur la magnanimité de la nouvelle administration du président Biden. Reste à savoir si ce dernier sera moins réfractaire que son prédécesseur sur la question. Car, si l’ancien locataire de la Maison Blanche mettait un point d’orgue à protéger les intérêts des entreprises américaines dans le monde, son successeur pourrait bien en faire autant, malgré son penchant pour le multilatéralisme.
La France qui ne compte pas faire machine arrière se donne jusqu’à l’été prochain pour convaincre les États-Unis d’approuver l’idée à partir des modalités que l’OCDE sera chargée de définir. Au-delà ce délai, le pays se contentera d’embarquer l’Union européenne dans cette aventure à fort enjeu économique.