Epargne solidaire : plus de 15 milliards d’euros collectés en 2019
L’épargne solidaire a poursuivi sa progression en 2019 en France, selon les derniers chiffres de l’association Finansol. Elle a atteint un encours global de 15,6 milliards d’euros, contre environ 12,6 milliards d’euros en 2018, soit un bond de 24% sur un an.
La finance solidaire prend de l’ampleur en France avec la montée des engagements citoyens autour des normes socio-environnementales. D’après les derniers chiffres de l’association Finansol, l’épargne solidaire a encore progressé en 2019 pour atteindre 15,6 milliards d’euros. « Cette année, plus de 3 milliards d’euros supplémentaires sont venus gonfler l’encours solidaire. Cela représente une hausse de 24%. C’est la plus forte croissance en valeur absolue », s’est félicité Patrick Sapy, directeur de Finansol, lors d’une présentation à la presse. En 2018, l’encours d’épargne placé sur les différents produits d’épargne solidaire avait atteint environ 12,6 milliards d’euros.
Signe d’une bonne santé des marchés financiers
Ce montant de 15,6 milliards d’euros se décompose en trois destinations : 5,1 milliards d’euros pour l’épargne bancaire solidaire (+29% sur un an), 9,7 milliards pour l’épargne salariale solidaire (+21%) et 0,8 milliard collectés par les entreprises solidaires (+25%). Par ailleurs, les financements solidaires ont progressé à 458 millions d’euros (+23%), ce qui constitue, selon Finansol, « la vraie mesure de son apport aux entreprises solidaires ».
« Ces chiffres records s’expliquent en grande partie par la bonne santé des marchés financiers en 2019 », note Finansol, qui indique que « plusieurs réseaux bancaires et financiers ont été particulièrement actifs ».
« Le monde que nous devons construire après cette terrible crise sera solidaire ou ne sera pas »
Malgré cette forte croissance, l’épargne solidaire représente toujours moins de 3% de l’épargne totale des Français. Frédéric Tiberghien, Président de Finansol, estime que les lignes doivent enfin bouger afin que l’épargne solidaire ne soit pas seulement « un accoucheur du monde d’après » crise. « Les chiffres exceptionnels de 2019 doivent nous faire prendre conscience que le monde d’hier est bel et bien derrière nous, et que le monde que nous devons construire après cette terrible crise sera solidaire ou ne sera pas », a-t-il interpellé.
Une épargne éthique et humaniste
Créée en 1997, Finansol rassemble quelque 90 groupes actifs dans le secteur et près de 160 placements labellisés par l’association qui distingue les placements « éthiques ou humanistes ».
La finance solidaire vise à soutenir les structures impliquées dans la lutte contre le chômage, le mal-logement, le développement de l’agriculture biologique, les énergies renouvelables ou encore l’entrepreneuriat dans les pays du Sud et de l’Est. Dans ce type de placement, l’épargnant privilégie l’impact positif et la sécurisation de son capital, en échange d’une rentabilité financière faible.