Taux négatifs : quelles conséquences pour vos épargnes ?

 

Alors que les taux directeurs sont déjà historiquement bas, la BCE a annoncé jeudi une reprise de sa politique de rachat d’actifs au 1er novembre, et une nouvelle baisse du taux de dépôt. L’objectif est d’encourager les établissements bancaires à prêter pour stimuler l’activité.

Jeudi, la Banque centrale européenne a annoncé un paquet de mesures, dont une nouvelle baisse de son taux de dépôt (« tiering »), qui rémunère les réserves placées par les banques auprès de l’institution, de 10 points de base à -0,50%. La BCE cherche par ce biais à encourager les établissements bancaires à prêter pour stimuler l’activité. Ces nouvelles mesures, déjà anticipées par les marchés avant l’été et précisées ce 12 septembre, feront le malheur des uns et le bonheur des autres.

L’Etat et les grandes entreprises sont les grands gagnants

L’Etat est le premier grand gagnant de la mise en place du nouveau paquet de mesures de la Banque centrale européenne. En France, l’Etat devrait économiser 2 milliards d’euros sur la charge de la dette par rapport aux prévisions de la loi de finances 2019, voire 4 milliards l’an prochain si les taux se maintiennent au même niveau. Les grosses sociétés devraient également en profiter car elles aussi empruntent à taux négatifs à court et moyen terme. D’ailleurs, sur les 15.000 milliards de dollars de titres qui offrent un taux inférieur à zéro dans le monde, plus de 1.000 milliards ont été émis par des entreprises, rapporte l’agence Bloomberg.

Les banques tentées de taxer les dépôts excédentaires des clients

Si l’État et les grandes entreprises profitent de cette situation, les particuliers n’y trouvent pas forcément leur compte car la rémunération de l’épargne baisse également. De plus les banques seront tentées de taxer les dépôts excédentaires des clients, comme cela se fait déjà dans certains pays européens. « Les taux négatifs conduisent à la situation absurde où les banques ne veulent plus avoir de dépôts de leurs clients », a averti début septembre Sergio Ermotti, patron de la banque suisse UBS. En Suisse comme en Allemagne, de nombreuses banques ont déjà commencé à ponctionner leurs clients les plus fortunés dont les dépôts atteignent au moins 100.000 euros. En France, de telles pratiques ne sont pas encore prévues, et ne le seront peut-être jamais compte tenu de la forte concurrence.

 

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