Quand l’aéroport devient un palace à 500 dollars
Les voyageurs fortunés n’hésitent plus à débourser des sommes astronomiques pour dormir directement dans les terminaux, transformant l’escale en expérience de luxe. En témoigne l’expérience récente de Dawn Gilbertson, journaliste au Wall Street.
La perspective de rater son vol est une hantise pour tout voyageur expérimenté, surtout dans une ville réputée pour ses embouteillages par exemple. Par ailleurs, la reprogrammation s’accompagne presque toujours de pénalités.
D’où la raison d’être des hôtels d’aéroport, qui comme leur nom l’indique, sont prévus pour faciliter l’expérience des voyageurs. Il semble cependant que ces établissements construits à 10-15 minutes des terminaux ne donnent pleinement satisfaction à une certaine clientèle.
D’où le développement d’un nouveau concept : les établissements de luxe situés directement dans les aéroports. De San Francisco à Denver, cette révolution du confort aéroportuaire séduit une clientèle d’affaires et de loisirs aisée.
Celle-ci est en effet prête à payer le prix fort pour éviter les tracas des navettes et ainsi profiter d’un service premium, comme la journaliste Dawn Gilbertson a pu le constater pour le Wall Street Journal (WSJ).
La commodité avant tout
Lors de son séjour au Grand Hyatt de San Francisco, situé directement dans l’aéroport international, l’ancienne du magazine USA Today a ainsi pu tester l’offre de ces nouveaux établissements en termes de commodité et de confort.
Des peignoirs moelleux aux cocktails artisanaux en passant par les restaurants gastronomiques et les vues imprenables sur les pistes d’atterrissage, tout est pensé pour choyer le client, moyennant près de 500 dollars la nuit en semaine.
Au Westin de l’aéroport international de Denver, les clients peuvent déguster un filet de bœuf à 60 dollars tout en observant les avions décoller depuis la piscine intérieure. Une expérience unique en son genre, mais seulement réservée à une clientèle select.
« Le Wall Street Journal a payé les séjours, mais j’ai laissé des notes dans mes rapports de frais pour expliquer que je ne vivais pas soudainement sur un grand pied et que je retournerais à la vie Hyatt Place tout de suite », ironise d’ailleurs Dawn Gilbertson.
Un business en plein boom
Diane Scott, cadre dans l’immobilier, qualifie sa chambre au Grand Hyatt de « bonne affaire » malgré un tarif prohibitif pour le commun des mortels, comparant favorablement l’expérience à son hôtel du centre-ville.
La demande croissante profite aux hôteliers. D’après le Wall Street Journal, le Grand Hyatt SFO, ouvert fin 2019, a enregistré son taux d’occupation mensuel le plus élevé l’automne dernier avec 84% et un tarif journalier moyen de 362 dollars.
Au Westin de Denver, les prix ont grimpé de 15% depuis 2022 pour atteindre 337 dollars en moyenne par nuit, toujours selon la même source. Avec des projets de rénovation à plusieurs millions de dollars programmés dans plusieurs aéroports américains, le phénomène ne semble pas près de s’essouffler.