Crédit immobilier : vers une portabilité des taux avantageux ?

Et si vous pouviez conserver votre taux de crédit immobilier à 1 % pour financer un nouvel achat ? À l’occasion du congrès annuel de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), organisé aujourd’hui et demain, son président, Loïc Cantin, relance le débat sur la portabilité et la transférabilité des prêts immobiliers. 

Une opportunité pour les emprunteurs 

La question de la portabilité des crédits immobiliers n’est pas nouvelle. Avant 2018, environ un tiers des banques permettaient de transférer un crédit existant, à condition que l’emprunteur ne dépasse pas le montant initial et reste en règle sur son remboursement. Avec la chute historique des taux à partir de 2018, ces clauses ont toutefois progressivement disparu. 

Le principe est simple : un couple comme Marc et Julie ayant souscrit en 2021 un crédit à 1 % pour leur appartement, pourrait conserver ce même crédit avantageux pour financer un nouvel achat, même si les taux actuels oscillent autour de 3 % ou plus. Cela leur éviterait une perte financière conséquente et stimulerait la fluidité du marché immobilier. 

Les réticences des banques 

Si l’idée séduit les emprunteurs, elle rencontre une opposition ferme des établissements bancaires. Pour ces derniers, permettre la portabilité ou la transférabilité des crédits mettrait en péril leur rentabilité, surtout dans un contexte de hausse des taux. Selon la Fédération bancaire française (FBF), ces mesures impliqueraient une complexité accrue et des contraintes supplémentaires pour les banques, impactant potentiellement les coûts pour les emprunteurs. 

De plus, le principe de transférabilité, qui permettrait à un acheteur de reprendre le crédit d’un vendeur à un taux inférieur à celui du marché, suscite des débats. Bien qu’il pourrait alléger le coût des transactions immobilières pour les particuliers, il risquerait de déséquilibrer davantage le secteur bancaire. 

Un débat en suspens 

Loïc Cantin insiste pour ouvrir un débat technique entre les représentants politiques, les banques, et les autorités financières, afin de trouver un compromis. Il regrette la mise en attente d’une proposition de loi déposée en mai dernier par le député Damien Adam, qui visait à généraliser la clause de portabilité des crédits. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 a reporté l’examen de cette initiative. 

Dans un marché immobilier en pleine crise, avec une baisse des ventes et une difficulté croissante à accéder à la propriété, ces mesures pourraient offrir une bouffée d’air aux ménages. Pour l’heure, elles restent au stade des discussions, en attendant une reprise législative. 

 

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