L’échange de cryptomonnaie FTX dépose le bilan
L’entreprise autrefois considérée comme une des plus grandes réussites du monde volatile des cryptoactifs est désormais en faillite. L’onde de choc fait s’abattre des critiques sur l’ensemble de l’industrie.
C’est le sujet dont tout le monde ou presque parle, sur les réseaux sociaux et ailleurs, depuis quelques jours. FTX, l’une des entreprises les cotées du secteur de la cryptomonnaie, a officiellement mis la clé sous la porte. L’échange des monnaies numériques a annoncé la nouvelle via un communiqué publié vendredi 11 novembre, clôturant une des semaines les plus dramatiques de l’histoire du secteur de la finance décentralisée.
Son directeur général et fondateur Sam Bankman-Fried (SBF) était plein d’assurance quelques jours plus tôt au milieu des soupçons d’une potentielle faillite. « FTX va bien. Les actifs vont bien », écrivait encore le dirigeant de 30 ans sur Twitter lundi 7 novembre, accusant les mauvaises langues de saboter son entreprise.
Des centaines de milliers de créanciers
Le dépôt de bilan sera pourtant effectif trois jours plus tard. Le jeune patron a lui été contraint d’abandonner le navire, avant de se répandre en excuses. « Je suis vraiment désolé que nous en soyons arrivés là. J’ai foiré et j’aurais dû mieux faire », indiquait-il toujours le réseau social à l’oiseau, au milieu des appels des clients à retrouver leur argent.
Avec la faillite, FTX acculée par des demandes de retrait de fonds, voit en effet s’évaporer ses actifs estimés entre 10 et 50 milliards de dollars, selon le dossier juridique relatif au dépôt de bilan consulté par le New York Times (NYT). La même source indique que les créanciers de la plateforme dépassent le chiffre de 100 000.
Ces derniers n’ont qu’une voie de salut désormais : l’équipe de John J. Ray III, successeur désigné de SBF pour tenter de restructurer le groupe.
Une industrie sous le feu des critiques
En attendant, beaucoup se demandent comment FTX valorisée fin janvier à 32 milliards de dollars après une énième tour de table impliquant des investisseurs d’envergure, dont SoftBank, a pu connaître un tel sort. Il y a pour l’instant moins de réponses que de questions et les prochains jours devraient en fournir davantage.
Mais le Wall Street Journal a révélé il y a quelques jours que Sam Bankman-Fried siphonnait de l’argent de la clientèle pour alimenter son fonds d’investissement Alameda Research, lui aussi désormais dans la tourmente.
La situation de FTX lève par ailleurs le voile sur les conséquences potentielles de la non-régulation de cette industrie des cryptoactifs.