Pfizer/BioNTech, les clés d’un succès
Le vaccin de l’Américain Pfizer et de l’Allemand BioNTech se vend massivement sur le marché, malgré son coût très élevé. Comment expliquer cela ?
Il fait son chemin dans la campagne de vaccination mondiale, loin des déconvenues d’AstraZeneca ou de Johnson & Johnson. Pfizer/BioNTech dont le vaccin est né de la fusion entre une firme américaine et une autre allemande, est plébiscité dans de nombreux pays. Deux milliards de doses sont notamment prévues pour le compte de cette année. La rançon des choix stratégiques opérés quelques mois plus tôt par l’entreprise fabricante des précieuses doses.
Pari de l’ARN Messager
À l’origine de ce succès retentissant, figure d’abord une révolution nommée ARN Messager et servie dans la fabrication du vaccin Pfizer/BioNTech. Un pari d’autant plus risqué qu’il y a encore quelques mois, l’efficacité de ce procédé sur l’humain restait à prouver. Mais Pfizer et BioNTech ont eu la brillante idée d’allier leur force dès avril 2020 en vue d’aboutir aux résultats que l’on connaît. Les doses sont ainsi produites à très grande échelle en un temps record. Ce qui n’est par exemple pas le cas du concurrent Moderna dont la production du vaccin également à base d’ARN Messager, se fait en sous-traitance.
Des prix toujours plus hauts
Pfizer/BioNTech n’a évidemment pas été épargné par les polémiques sur les vaccins. Mais alors que ses concurrents s’y embourbent au point même de changer de nom commercial – le cas d’AstraZeneca -, le groupe est parvenu chaque fois à s’en relever. Il en est ainsi quand la firme pharmaceutique a fait passer de 5 à 6 le nombre de doses contenues dans ses flacons. À la grande inquiétude des professionnels de santé qui s’en étaient plaints à l’époque. Pareil pour les accusations de mauvais traitements des employés dont beaucoup se disaient soumis il y a quelques mois, à des rythmes démentiels dans les laboratoires.
Ces deux épisodes sont depuis passés aux oubliettes et rien ne semble pouvoir entraver Pfizer/BioNTech dans sa quête effrénée de revenus. Pendant que l’anglo-suédois AstraZeneca abhorre l’idée de faire du profit sur son vaccin tant que l’épidémie sera en cours, la firme américano-allemande dont le vaccin cumule à près de 95 % d’efficacité, fait monter ses coûts à tout va. De 12 euros l’unité au départ, le vaccin pourrait frôler les 20 euros pour les prochaines livraisons selon les autorités bulgares. Le patron de Pfizer, Albert Bourla, ne confirme pas ce chiffre. Mais il admet que ses doses sont vendues plus cher aux pays riches.
Pfizer/BioNTech a déjà enregistré plus de 40 milliards d’euros grâce à son vaccin.