Sentier littoral de Saint-Briac: le rapporteur public rejette les recours des riverains

 

Le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Nantes a rejeté mercredi les recours des riverains contre l’ouverture du sentier littoral de Saint-Briac (Ille-et-Vilaine). Cette décision devrait mettre fin à près de quarante ans de bataille judiciaire entre les grandes fortunes et l’Etat français.

Les avocats des requérants craignent pour la sécurité des riverains

Mercredi 29 mai, le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Nantes a décidé du rejet des recours introduits par des riverains contre le sentier littoral de Saint-Briac, en Ille-et-Vilaine (Bretagne). C’est donc la fin d’une bataille judiciaire qui aura duré 37 ans.

Ce petit sentier côtier en Bretagne est contesté par une vingtaine de requérants, parmi lesquels la famille Forbes, dont est issu l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry. Il y a également l’ancien ministre de l’Environnement Brice Lalonde, qui possède une coquette résidence dans les environs. Les requérants exigent l’annulation de l’arrêté préfectoral de 2015 qui autorise le tracé de ce sentier et qui fut partiellement annulé pour vice de forme en première instance.

Me Jean-François Rouhaud, avocat de 14 requérants assure que le sentier littoral de Saint-Briac représente un grand danger pour les riverains. « Cette falaise est particulièrement fragile. L’ouvrir au grand public va contribuer à accélérer l’instabilité des sols », a-t-il prévenu. De son côté, Me François Pinatel, qui défend quatre riverains, a fait remarquer que le sentier « échoue dans une impasse » et que le cautionner serait une grave atteinte à la sécurité et au droit de propriété des riverains.

Le rapporteur public ne voit aucun obstacle sérieux au projet

Si les avocats des requérants s’alarment des conséquences de ce projet, la représentante de l’Etat, elle, rassure que « Les conditions de sécurité sont remplies ». Anaïs Mélard, de la direction départementale des territoires et de la Mer (DDTM) d’Ille-et-Vilaine, ajoute : « nous n’hésiterons pas à fermer le sentier », si la falaise menaçait de s’affaisser avec l’activité des promeneurs.

De l’avis du rapporteur public en tout cas, le motif avancé par les avocats des requérants ne sont pas valables : « Nous n’avons pas besoin d’études géologiques pour savoir qu’un jour cette falaise s’écroulera (…) Mais ce seul fait n’empêche pas la construction de chemins », a-t-il dit, en soulignant que l’affaissement de la falaise n’aura pour seule conséquence que de rapprocher le sentier des maisons. Un moindre mal, même s’il n’arrangerait pas les riverains.

« Le taux de fréquentation est exceptionnel »

Le sentier est déjà ouvert au public depuis début mars, comme les recours ne sont pas suspensifs. Selon Patrice Petitjean, président des Amis des chemins de ronde d’Ille-et-Vilaine (ACR 35), « Le taux de fréquentation est exceptionnel et les randonneurs enthousiastes ».

Ainsi débouté, Me Pinatel entend désormais saisir la Cour européenne des droits de l’homme, après épuisement de tous les recours.

 

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