Les contours de l’américanisation de TikTok se précisent

Le président Donald Trump a affirmé avoir conclu un accord avec son homologue chinois Xi Jinping permettant au réseau social de poursuivre ses activités aux États-Unis.

Bientôt la fin de l’incertitude concernant l’avenir de TikTok aux États-Unis ? C’est ce que laisse entendre la Maison Blanche ce week-end, au lendemain d’un échange téléphonique entre Donald Trump et Xi Jinping. Selon le président américain, son homologue chinois « soutient l’accord » concernant le réseau social.

Cependant, la réaction chinoise s’avère bien plus mesurée. Selon un communiqué de l’agence de presse officielle chinoise, Xi Jinping se montre peu engageant, déclarant simplement qu’il « accueillait favorablement les négociations sur TikTok ».

Quoi qu’il en soit, les négociations semblent désormais à un stade avancé après des mois de tension et une bataille juridique qui a culminé devant la Cour suprême américaine, selon les informations de presse.

De quoi permettre à l’application de partage de vidéos – perçue par la classe politique américaine comme un moyen d’accès dissimulé du Parti communiste chinois pour espionner les 170 millions d’utilisateurs américains – d’éviter la suppression ou son bannissement du territoire américain.

Un accord complexe

Cette menace découle d’une loi promulguée l’année dernière par Joe Biden, dont Trump a repoussé l’entrée en vigueur à plusieurs reprises depuis sa prise de fonction en janvier.

D’après l’accord en cours de finalisation consulté par le Washington Post, ByteDance, maison mère de TikTok, conserverait moins de 20% de la nouvelle entité américaine, respectant ainsi les exigences légales, tandis qu’un consortium d’investisseurs proches de Trump détiendrait 50% des parts.

Oracle, dirigé par Larry Ellison – fervent soutien du président – jouerait un rôle central en hébergeant les données américaines et en supervisant la sécurité technique. Les 30% restants reviendraient aux investisseurs institutionnels actuels de ByteDance, notamment General Atlantic, KKR et Susquehanna International Group.

Reste que la question de l’algorithme de recommandation, véritable cœur technologique de l’application, que Trump a esquivé lors de sa récente visite au Royaume-Uni. Selon le Post, ByteDance en conserverait la propriété et le concéderait sous licence à la structure américaine, contrairement à une séparation totale.

Des défis juridiques et géopolitiques

Cette solution de compromis fait déjà grincer de dents. Craig Singleton, analyste à la Foundation for Defense of Democracies, dénonce auprès du Washington Post, un arrangement qui permettrait théoriquement à l’algorithme d’être encore utilisé pour diffuser de la propagande chinoise – l’une des préoccupations principales qui avait motivé la loi votée par le Congrès l’année dernière.

Les utilisateurs américains devraient télécharger une nouvelle app identique en apparence et fonctionnalités, sans perte de données personnelles. L’écosystème mondial de TikTok resterait intact, permettant aux créateurs américains de continuer à toucher une audience internationale.

Cela dit, les préoccupations du Congrès américain concernant la sécurité des données n’ont pas disparu.

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