France : un marché de l’auto en souffrance
Les constructeurs de véhicules électriques font de mauvaises affaires en ce début 2025 sur le territoire national français. Une situation qui résulte de la conjonction de plusieurs facteurs.
Deux modèles de véhicules électriques tirent actuellement leur épingle du jeu sur le marché français, selon un récent article du Monde. La nouvelle Renault 5 et la Citroën ëC3 se sont écoulées respectivement à 5 847 et 4 606 exemplaires sur les deux premiers mois de l’année.
Si ces performances permettent de maintenir la part de l’électrique dans les ventes aux particuliers à 17,7%, elles restent modestes comparées à l’abondance de l’offre disponible sur le segment des voitures dites propres. Cette situation reflète toutefois la tendance de ralentissement de ce secteur en ce début d’année.
En effet, une baisse de 3% des immatriculations a été enregistrée depuis janvier. Une contre-performance que l’on pourrait être tenté d’attribuer à Tesla, tant Elon Musk, le fondateur de la marque, suscite un rejet croissant à cause de son activisme politique auprès du nouveau président des États-Unis Donald Trump.
Le groupe qui a révolutionné l’industrie des véhicules à batterie ne voit plus que 3 507 exemplaires de ses deux principaux modèles – le 3 et le Y – vendus sur les deux premiers mois de 2025, contre 6 298 un an plus tôt.
Un désamour notable
« Il est encore trop tôt pour déterminer la vraie raison de la chute des ventes de Tesla, en France comme dans le reste du monde. Est-ce un effet repoussoir durable d’Elon Musk ? Un moment de transition chez Tesla, en attendant la commercialisation du nouveau Model Y ?« , se demande Jamel Taganza, consultant associé chez Inovev, interrogé par Le Monde.
Une façon de tempérer l’importance présumée de l’entreprise américaine sur la morosité actuelle du secteur. Même si le désamour entre elle et sa clientèle apparaît clairement selon certains indicateurs.
Clément Dupont-Roc, expert automobile de la société de conseil C-Ways, révèle ainsi que le taux de fidélité des clients Tesla « monté jusqu’à 70% en 2022, est tombé à 38% début 2025 ». « Un effondrement », constate-t-il dans les colonnes du Monde.
Une concurrence accrue
Sur le marché de l’occasion, Leboncoin constate une augmentation de 30% des annonces de Tesla par rapport au dernier semestre de l’année précédente, avec une accélération notable de 50% en février.
Les prix affichés ont par ailleurs reculé de 3 000 euros en moyenne ces dernières semaines, soit environ 10% du total. Le constructeur américain fait également désormais face à une concurrence féroce, notamment en provenance de Chine.
BYD, devenu le numéro un mondial des voitures électrifiées, frappe fort avec la présentation récente d’une nouvelle technologie permettant de recharger une batterie en cinq minutes seulement.
Le géant chinois a également annoncé que son système de conduite autonome « God’s Eye » (l’œil de Dieu) serait installé en série en Chine, et non par abonnement comme Tesla compte le faire.